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Salamandre tachetée
(Salamandra salamandra)

 

 
BIOLOGIE DE LA SALAMANDRE TACHETÉE

La Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) est un Vertébré appartenant à la Classe des Amphibiens ou Batracien et à l'ordre des Urodèles. Ces derniers se différencient des Anoures (Crapaud, Grenouille, Rainette) par un corps allongé et la présence d’une queue. De plus, chez les Urodèles, la larve ne diffère morphologiquement de l'adulte que par la présence de branchies externes. L'allure générale de la Salamandre rappelle celle du lézard, avec toutefois un corps plus trapu et une taille comprise entre 15 et 20 cm. La Salamandre tachetée est facilement reconnaissable avec ses glandes parotoïdes situées à l'arrière de ses yeux totalement noir. Ces glandes particulières sécrètent une substance toxique servant à tuer ou dissuader les prédateurs. Le ventre de la Salamandre tachetée est gris ; le reste du corps est bicolore : jaune et noir. Animal terrestre, de moeurs exclusivement nocturnes, évoluant en milieu humide et ombragé, la Salamandre migre vers les points d’eau au moment de la ponte. L'accouplement a lieu sur la terre, puis la femelle dépose ses œufs dans l’eau. La fécondation est interne. (2)

La Salamandre tachetée se trouve depuis la plaine jusqu'à généralement 1 400 m d'altitude, mais certains spécimens ont été signalés dans les Pyrénées jusqu'à 2 300 m et 1 800 m ailleurs. (7)

Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Comme tous les Amphibiens ou Batraciens, la peau de la Salamandre tachetée est fine et contient plusieurs types de glande (6) :

  •  Les glandes à mucus sécrètent une substance nécessaire au maintien de l’humidité cutanée (odeur de vanille). (4)
          Les poumons de la Salamandre sont relativement trop petits et ne présentent pas la surface de diffusion requise pour effectuer les échanges gazeux. Une autre surface corporelle intervient donc pour compléter cette surface de diffusion pulmonaire trop restreinte : c’est ainsi avec la peau et les téguments que se fait l’essentiel des échanges gazeux chez la Salamandre. Pour assurer une respiration efficace, la peau et les téguments doivent toujours rester humides.

  •  Les glandes parotoïdes téniformes, situées à l’arrière de la tête, les glandes granuleuses, localisées en région dorsale de la queue, et les glandes séreuses et mixtes de la peau produisent un venin peu toxique qui est évacué sur la peau de l’animal. (2)
          Comme il n’existe pas de système d’inoculation du venin chez les Amphibiens, on dit que ces animaux sont VÉNÉNEUX (comme certains Champignons) et non VENIMEUX (comme les Vipères ou les Orties qui, elles, possèdent un système d’inoculation).

Comme nous l’avons écrit, le venin de Salamandre tacheté est peu toxique et en particulier, il n’y a pas de passage percutané. C’est seulement au contact des muqueuses que la toxicité du venin peut se révéler. En effet, celui-ci contient, entre autres, plusieurs alcaloïdes neurotoxiques qui peuvent générer des symptômes mineurs, en particulier chez les enfants, lorsqu’ils portent les mains à la bouche ou qu’ils se frottent les yeux après avoir touché une Salamandre. Le venin de Salamandre, par ses propriétés irritantes, provoque une sensation de brûlure au contact des muqueuses, particulièrement douloureuse quand elle concerne la muqueuse oculaire. (2)

Tous les animaux, y compris la Salamandre tachetée elle-même, sont sensibles au venin de Salamandra salamandra. À forte dose, la principale action de ce venin est neurotoxique (1) avec un tableau clinique dominé par des troubles épileptiformes (convulsions de quelques minutes entrecoupées de pauses avec reprises de crise plus violentes à chaque fois), une mydriase, une abolition des réflexes et une paralysie des membres postérieurs. Le venin confère aussi des lésions à type de nécrose (3) sur des organes richement vascularisés se manifestant par des hémorragies pulmonaires et des congestions passives du coeur, du foie et du cerveau.

Plusieurs molécules d'action toxique ont été isolées du venin de Salamandre tachetée : (2)

  •  Des samandarines (alcaloïdes lipophiles à action convulsivante) affectent le fonctionnement du système nerveux (moelle épinière en particulier). Ils sont responsables d’une augmentation de la pression sanguine. (3)

  •  De la tétrodotoxine, la même que celle qu'on trouve chez le Tétrodon (Takifugu ssp.) ou Poisson-globe, plus connu sous son nom japonais Fugu et son impressionnante spécialité gastronomique, agit comme un inhibiteur du canal calcique. Extrêmement toxique ! Des vomissements, précédés d’une importante salivation et de contractions musculaires, apparaissent 10 à 45 minutes après son ingestion. Puis viennent ensuite une paralysie ascendante, une dépression respiratoire et une arythmie cardiaque (5). La mort survient par paralysie des muscles respiratoires (3). Il est intéressant de noter que la tétrodotoxine est synthétisée par des bactéries (Vibrio) vivant en association mutualiste avec le Tétrodon et la Salamandre tachetée.

  •  Des protéines hémolytiques et des amines (sérotonine et triptamine) viennent s'ajouter aux composants du venin.
     

Les photographies que nous avons prises montrent un jeune mâle de la sous-espèce salamandra. Il s’agit donc d’une Salamandra salamandra salamandra.
 

Salamandre tachetée (Salamandra salamandra)
Cliché Serge SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Pour en savoir plus, consultez la bibliographie qui suit.

 

BIBLIOGRAPHIE

  N°1 BOUSSARIE D. (1999)
Les amphibiens venimeux.
Pratique médicale et chirurgicale des animaux de compagnie.
Novembre-Décembre 1999 n°6
pp 655-662

  N°2 EYME Virginie (2003)
Étude bibliographique des principaux animaux venimeux pour les carnivores domestiques en France métropolitaine : description, localisation, venin et envenimation.
Thèse de médecine vétérinaire n°133 présentée à l'Université Claude Bernard (Lyon I).
Pages 27 à 32.

  N°3 GOYFFON M. (1995)
La fonction venimeuse
Éditions Masson, Paris
Collection Biodiversité
Série Sciences Naturelles

  N°4 GRASSE P.-P., DELSOL M. (1995)
Traité de zoologie
Anatomie tome XIV fascicule I-A
Amphibiens
Anatomie et physiologie comparées de l'adulte et de la larve
La métamorphose et son déterminisme
Appareil uro-génital (1ère partie)
Éditions Masson, Paris

  N°5 LE GAILLARD S. (2000)
Les toxines des Amphibiens de la famille des Dendrobatidés : présentation générale et essai de modélisation des relations structure / toxicité
Thèse de doctorat vétérinaire
Faculté de médecine de Créteil

  N°6 MATZ Gilbert et WEBER Denise (2002)
Amphibiens et reptiles d’Europe
Éditions Delachaux & Niestlé

  N°7 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

 

 

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