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Lac du Roure (OUEST) (2558m)
dans des roches moutonnées.

Haute Ubaye

Alpes de Haute Provence

 

Latitude  44° 33' 48'' N
Longitude 6° 53' 09'' E
Altitude 2 558 m

 


L'emplacement de tous les autres lacs du Roure s'affichent
au survol de l'image par le curseur de la souris

Agrandir la carte IGN d’après le site GÉOPORTAIL https://www.geoportail.gouv.fr



 

Itinéraires d'accès au lac

D'ABORD SUR SENTIER BALISÉ, PUIS HORS SENTIER, NON-BALISÉ, SAUVAGE, GRANDIOSE, UN PEU LONG
Connaissances en marche topographique obligatoires !

      La Haute Ubaye (Alpes de Haute Provence) s’ouvre sur des paysages d’altitude uniques : immenses et imposants, ouverts et colorés, naturels et sauvages.
Notre destination est le vallon de Maurin, enclavé entre les montagnes italiennes et le massif du Queyras (Hautes-Alpes). Une étroite route départementale (D25) serpente le long de l’Ubaye et remonte les 13 km qui séparent Saint-Paul-sur-Ubaye de l'ancienne section communale de Maurin, représentée aujourd’hui par l’ensemble des trois hameaux : La Barge, Maljasset et Combrémond. Le parking de Maljasset (1 890 m) marque le point de départ de nombreux itinéraires de randonnée, évoluant chacun dans un décor typique. Celui qui nous intéresse, remonte le vallon de Mary en direction du col de Mary (2 641 m). Au point 2 421, il faut quitter le chemin du col pour remonter à vue le Béal du Roure jusqu'à atteindre le lac du Roure Ouest à 2 558 m. Les autres lacs sont à proximité, dans un paysage intemporel et sauvage !

      L'accès au village de Maljasset peut se faire en voiture depuis Saint-Paul-sur-Ubaye (accès routier n°1), Barcelonnette (accès routier n°2), Larche (accès routier n°3) ou Guillestre (accès routier n°4), par exemple.

      Voici les itinéraires de randonnée :

  N°1 d’après le site participatif Altituderando www.altituderando.com, Copyright ©
S'arrêter aux lacs du Roure sur l'itinéraire décrit ci-dessus.

  N°2 d’après le site participatif Altituderando www.altituderando.com, Copyright ©
S'arrêter aux lacs du Roure sur l'itinéraire décrit ci-dessus.

 

 

Contexte géologique du lac

      Comme le vallon de Mary, le vallon du Roure était occupé par les glaciers du Quaternaire"Depuis 2009, le Quaternaire (entre -2,58 Ma et époque actuelle) n’est plus une ère : il est devenu une période du Cénozoïque.". Ces derniers ont façonné une succession de bosses arrondies et lissées : ce sont les roches moutonnées"Affleurements rocheux en forme de bosses qui portent les traces de leur modelage par le passage d'un glacier, comme les stries d'abrasion." entre lesquelles des espaces surcreusées hébergent les lacs du Roure. (Le creusement érosif dû à la glace laisse une cavité plus profonde [on parle de surcreusement] que s’il avait été causé par de l’eau liquide). Ces roches sont des quartzites"La plupart du temps, il s'agit d'un grès (roche sédimentaire) ayant subi un métamorphisme. Ses grains sont cimentés par recristallisation de la silice (quartz)." qui datent d'une période comprise entre le Permien"Le Permien (entre -299 et -252 millions d’années) est la dernière Période du Paléozoïque ou ère Primaire. Il doit son nom à la ville de Perm, en Russie, où se situe un gisement fossilifère de cette Période. La fin du Permien est marquée par la plus sévère des cinq principales extinctions massives (Big-Five) du Phanérozoïque (depuis le début de l’ère Primaire) : disparition de plus de 90 % des espèces connues." (entre -299 et -252 millions d'années) et le Trias"Du latin « trias », « nombre de trois », car constitué de trois unités stratigraphiques distinctes (les Trias inférieur, moyen et supérieur), le Trias (entre -252 et -201 millions d'années) est la première Période du Mésozoïque ou Ère secondaire." inférieur (entre -252 et -247 millions d'années). Elles forment la cuvette de chacun des lacs.

          Sur la rive SUD du lac du Roure OUEST, on observe des "coulées herbues". Elles sont appelées coulées de solifluxion"Du latin solum « sol », et fluctio « écoulement », la solifluxion est, étymologiquement, un "écoulement du sol". Elle désigne le glissement progressif de terrains pentus et gorgés d'eau, lorsque le sous-sol est imperméable (argileux). Lorsque l'eau liquide provient du dégel, on parle alors de gélifluxion (du latin « gelu », « gelée, glace, grand froid », et « fluctio », écoulement)." si elles sont dues à l'imperméabilité du sous-sol, et coulées de gélifluxion"Du latin « gelu », « gelée, glace, grand froid », et « fluctio », écoulement, la gélifluxion est un glissement de terrain sur sol dégelé en surface et encore gelé en profondeur." si elles ont pour origine le dégel en surface d'un sol encore gelé. Au niveau du lac du Roure OUEST les deux phénomènes sont intimement liés : les quartzites"La plupart du temps, il s'agit d'un grès (roche sédimentaire) ayant subi un métamorphisme. Ses grains sont cimentés par recristallisation de la silice (quartz).", qui forment le sol au niveau des lacs, sont des roches imperméables et le gel est fréquent à cette altitude. Lors de la fonte des neiges, l’eau ne parvient pas à s’enfoncer dans le sous-sol car ce dernier est imperméable et surtout encore gelé : la boue argileuse qui se forme alors glisse vers le bas de la pente, entrainant avec elle des cailloux, de la terre et du gazon. Ces coulées progressent à la faveur des alternances de gel et de dégel.
 

  N°1 d’après le site GEOL-ALP www.geol-alp.com de Maurice GIDON, Copyright ©

  N°2 d’après le site GEOL-ALP www.geol-alp.com de Maurice GIDON, Copyright ©

  N°3 d’après le site GEOL-ALP www.geol-alp.com de Maurice GIDON, Copyright ©

 

  Contexte écologique du lac

      Localisé dans la partie NORD-EST du département des Alpes-de-Haute-Provence et dans la petite région naturelle de la Haute Ubaye, le site qui héberge les lacs du Roure, s'échelonnent entre 2 558 m et 2 677 m. Il est établi sur la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye (carte). Installé dans la zone biogéographique intra-alpine, il est soumis à un climat de haute montagne aux contrastes thermiques marqués. Cet espace naturel s'inscrit dans les étages alpin et nival. La végétation est principalement composée de pelouses alpines, de landes subalpines, ainsi que de plantes inféodées aux éboulis et aux escarpements rocheux.

      Les trois habitats déterminants répertoriés dans cet espace naturel sont des marécages :
- les ceintures péri-lacustres des lacs froids et mares d'altitude à Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri),
- les bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." cryophiles d'altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida),
- les bas-marais pionniers arctico-alpins à Laîche bicolore (Carex bicolor).

      Dix autres habitats remarquables sont également présents :
- les saulaies arctico-alpines des bas-marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida),
- les prairies de fauche d'altitude,
- les mélézins ou forêts de Mélèze (Larix decidua),
- les cembraies ou forêts de Pin cembro (Pinus cembra),
- les bas-marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana),
- les bas-marais acides,
- les éboulis calcaires alpins,
- les éboulis siliceux alpins,
- les formations végétales des rochers et falaises calcaires,
- les formations végétales des rochers et falaises siliceux.

      Deux autres habitats originaux se remarquent :
- les glaciers, qui sont les plus méridionaux des Alpes françaises,
- les landines riches en lichens à Airelle bleue (Vaccinium uliginosum) établies au niveau des crêtes froides et ventées.

      Le site comprend douze espèces végétales déterminantes.
Trois sont protégées au niveau national :
- le Saule de Suisse (Salix helvetica),
- la Laîche faux Pied-d'oiseau (Carex ornithopoda subsp.), petite Cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin,
- la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare Cypéracée des marécages arctico-alpins froids d'altitude.
Cinq sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- le Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus),
- l'Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina),
- le Jonc arctique (Juncus arcticus), plante arctico-alpine rare des marécages et bords de ruisselets,
- le Pâturin vert glauque (Poa glauca),
- le Trisète en épi à panicule ovale (Trisetum spicatum subsp. ovatipaniculatum).
Quatre espèces sont sans statut de protection :
- le Sainfoin de Briançon (Hedysarum brigantiacum), légumineuse (Papilionacée) récemment décrite,
- le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare Cypéracée des bas-marais"Partie la plus basse d'un marais." arctico-alpins,
- l'Oréochlora fausse-seslérie (Oreochloa seslerioides),
- le Pied-d'alouette douteux (Delphinium dubium), spectaculaire Renonculacée des mégaphorbiaies"Une mégaphorbiaie (du grec mega, grand et phorbē, paturage) est une formation végétale luxuriante, constituée de grandes herbes, de 1,5 m à plus de 2 m de hauteur, se développant sur des sols riches, frais, non-acides et humides." subalpines, des aulnaies vertes et des prairies fraiches.

Cinq autres espèces végétales sont remarquables.
Trois sont protégées au niveau national :
- la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), Astéracée archaïque endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Alpes sud-occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins,
- la Primevère marginée (Primula marginata), spectaculaire plante des parois calcaires,
- le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare Cypéracée circumboréale des bas-marais froids d'altitude.
Une est protégée en région Provence-Alpes-Côte d'Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris).
Une ne présente pas de statut de protection : le Pissenlit à ligules en capuchon (Taraxacum cucullatum).

      Cet espace naturel abrite au moins six espèces animales patrimoniales, toutes remarquables.

      Parmi les Mammifères figure notamment le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce aujourd'hui en régression et qui est à une relique de l'époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches), entre 1 200 et 3 100 m d'altitude.

      Parmi les Oiseaux, quatre espèces sont remarquables :
- le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Passereau nichant dans les falaises montagnardes,
- la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), Galliforme méridional de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1 400 et 2 400 m d'altitude,
- le Lagopède alpin (Lagopus mutus), Galliforme remarquable, menacée et en régression, d'origine arctique, relique de l'époque glaciaire dans les Alpes qui occupe les reliefs de croupes et de crêtes, fréquemment balayés par le vent (reliefs qui de ce fait sont à la fois déneigés [l'animal y trouve sa nourriture] et enneigés [l'animal peut s'y enfouir pour se protéger]), entre 1 800 et 2 500 m d'altitude,
- la Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), petit Passereau inféodé aux pelouses comprenant des escarpements rocheux aux étages alpin et subnival (entre 1 900 et 2 900 m d'altitude).

      Chez les invertébrés patrimoniaux, il faut noter la présence d'une espèce remarquable d'Insectes de l'Ordre des Orthoptères : la Miramelle piémontaise (Epipodisma pedemontana), espèce de Criquet affectionnant les prés et les landes des étages alpin et subalpin, entre 1 800 et 2 900 m d'altitude, endémique"L'endémisme, du grec éndêmos, indigène, caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée." des Alpes franco-italiennes et en limite d'aire de répartition en région Provence Alpes Côte d'Azur.  (En savoir plus).

      Inventaire de la faune et de la flore: INPN
 

  N°1 d’après le site INPN - Inventaire National du Patrimoine Naturel inpn.mnhn.fr, Copyright ©

 

 

Photo n°201507155
Les lacs du Roure (Haute Ubaye, Alpes de Haute Provence)
Cliché Dominique SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Les lacs du Roure.
Vue direction SUD-EST depuis les pentes de l'Aiguille Large (2857m) sur :

- le Mont de Maniglia (3180m), sur la gauche,
- la Tête du Roure ou Mont de Chabrière (2973m), au centre droit,
- la Spera (3004m), à l'extrême droite.
Dans les roches moutonnées, on aperçoit :
- le Lac du Roure (NORD-EST) (2677m), à gauche,
- le Lac du Roure (EST) (2668m), au centre, en haut,
- le Lac du Roure (OUEST) (2558m), au centre, en bas,
- le Lac du Roure (SUD) (2653m), à droite.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202007031
Lac du Roure OUEST (2558m) (Haute Ubaye, Alpes de Haute Provence)
Cliché Dominique SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac du Roure OUEST (2558m).
Vue direction OUEST-NORD-OUEST sur :

- l’Aiguille Large (2857m), au centre droit,
- l’Aiguille Pierre André (2812m), plus à droite,
- le Pic SUD de la Font Sancte (3371m), à droite,
- le Pic NORD de la Font Sancte (3385m), à droite.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

Photo n°202007032
Lac du Roure OUEST (2558m) (Haute Ubaye, Alpes de Haute Provence)
Cliché Dominique SOYEZ
Copyright Reproduction interdite sans autorisation

Lac du Roure OUEST (2558m).
Vue direction SUD-SUD-EST sur :

- des roches moutonnées, sur la gauche,
- le Brec de l’Homme (3211m), sur la droite,
- des "coulées herbues", au centre. Elles sont appelées coulées de solifluxion si elles sont dues à l'imperméabilité du sous-sol, et coulées de gélifluxion si elles ont pour origine le dégel en surface d'un sol encore gelé. Sur la rive SUD du lac du Roure OUEST, les deux phénomènes sont intimement liés : les quartzites, qui forment le sol au niveau des lacs, sont des roches imperméables et le gel est fréquent à cette altitude. Lors de la fonte des neiges, l’eau ne parvient pas à s’enfoncer dans le sous-sol puisque ce dernier est imperméable et surtout encore gelé : la boue argileuse qui se forme alors glisse vers le bas de la pente, entraînant avec elle des cailloux, de la terre et du gazon. Ces coulées progressent à la faveur des alternances de gel et de dégel.

(Les noms s'affichent au survol de l'image par le curseur de la souris)

 

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