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Eaux thermominérales de la source de la Liche des Chamois (1995m)
BIEN VISIBLE DEPUIS LE POINT 1845 SUR LA D1091, 4,9 km À L'EST DU COL DU LAUTARET
La source de la Liche des Chamois (1995m), bien visible depuis le point 1845 sur la D1091, 4,9 km à l'EST du col du Lautaret, se situe sur le versant NORD-EST du massif du Combeynot dans le Parc National des Écrins (Briançonnais, Hautes-Alpes). De l’occitan "lecha" ou "leca" qui a donné en français "lécher, être gourmand", la liche des Chamois tire son nom du fait que les Chamois aiment lécher ses eaux chargées en minéraux. Sulfatées, calciques, chlorurées, sodiques et ferrugineuses, celles-ci proviennent du lessivage des évaporites"Lorsqu'un lac ou une mer côtière peu profonde n'est plus alimentée en eaux et qu'un climat chaud favorise l'évaporation, on observe une précipitation de sels par réduction du volume d'eau. C'est ainsi que se forment des dépôts riches en chlorures (Na+Cl-, K+Cl-) et en sulfates (gypse [Ca2+SO42-, 2 H2O], anhydrite [Ca2+SO42-]). Ces dépôts de sels précipités portent le nom d'évaporites." du Trias"Du latin « trias », « nombre de trois », car constitué de trois unités stratigraphiques distinctes (les Trias inférieur, moyen et supérieur), le Trias (entre -252 et -201 millions d'années) est la première Période du Mésozoïque
(anciennement nommée Ère secondaire)."
[entre −252 et −201 millions
d'années]) (1). Les amas de tufs"Du latin tofus « pierre poreuse et friable », le tuf est une roche poreuse, légère, souvent friable, formée de dépôts dont l'origine est soit volcanique, soit calcaire." de la source prennent place au sein de flyschs"De l’allemand fließen, « couler », le flysch est un faciès géologique qui a la particularité de glisser facilement sur les pentes. Typiquement un flysch est constitué par une alternance de bancs de grès (en bas) et de schistes argileux (en haut). Les flyschs se forment par avalanches sous-marines lorsqu’un océan se referme. Ils proviennent de boues et de sables déposés dans des eaux peu profondes qui dévalent une pente vers
des eaux plus profondes. Ces boues et ces sables se redéposent au fond de l’océan par décantation : gros grains dessous, petits grains dessus. On parle de granuloclassement, d'où la présence d’une stratification. Ces dépôts ont eu lieu juste avant la disparition de la Téthys Ligure ou océan liguro-piémontais, il y a 65 millions d’années environ." gréseux"Le grès est une roche sédimentaire détritique, issue de l’agrégation et de la cimentation (ou diagenèse) de grains de sable composés de silice (quartz).". Ses eaux thermominérales sortent à une température de 24°C, avec un débit de 5l/s, après mélange avec de l'eau froide. En effet, différentes méthodes de calcul permettent de penser que la température des eaux chaudes atteint au minimum 130°C et vraisemblablement davantage
(3) lors de leur passage dans la série de roches métamorphiques"Le métamorphisme (du grec metá, au-delà, après et morphế, forme) désigne
"l'ensemble des transformations subies par une roche (sédimentaire, magmatique ou métamorphique) sous l'effet de modifications des conditions de température, de pression, de la nature des fluides et, parfois, de la composition chimique de la roche. Ces transformations, qui peuvent être minéralogiques, texturales, chimiques ou encore structurales, amènent à une réorganisation des éléments dans la roche et à une recristallisation des minéraux à l'état solide."
Christian Nicollet (2010) « Métamorphisme et géodynamique », Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup», février 2010." volcano-sédimentaires"Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de sédiments qui se déposent le plus souvent en couches ou lits superposés, appelés strates." et magmatiques"Les roches magmatiques ou roches ignées (anciennement, roches éruptives), se forment quand un magma, provenant du manteau, se refroidit et se solidifie, avec ou sans cristallisation complète des minéraux qui le compose.
Cette solidification peut se produire :
- en profondeur, cas des roches magmatiques plutoniques (dites « intrusives »),
- en surface, cas des roches magmatiques volcaniques (dites « extrusive » ou « effusives »)." (rhyolites"Du grec rhéô « couler, s'écouler » et -lite « pierre », littéralement « pierre qui s'écoule (comme la lave) », la rhyolite est une roche volcanique typiquement continentale, de couleur assez claire, rosée ou grise et parfois bleue. Les minéraux qui la compose sont visibles à l'oeil nu : quartz, feldspaths et biotite.") du socle cristallin"Le "socle cristallin" des massifs cristallins, est formé d'un assemblage de cristaux (d'où le terme "cristallin"). Les minéraux qui y sont cristallisés ne se forment que dans les profondeurs de la croûte terrestre, dans des conditions de températures et de pressions considérablement élevées. Les roches qui forment ce "socle cristallin" ont deux origines :
- soit elles proviennent de la croûte elle-même, d'où elles ont plongé en direction du manteau et ont ainsi subi un métamorphisme (cristallisation ou recristallisation À L'ÉTAT SOLIDE par métamorphisme); c'est le cas de la plupart des roches qui constituent ce socle, ce sont des roches métamorphiques;
- soit elles proviennent du manteau, d'où elles sont remontées :
- très lentement, sans atteindre la surface, sous la forme de plutons de granites; ce sont des roches plutoniques ou intrusives (cristallisation par refroidissement lent);
- très rapidement, en épandant leurs laves à la surface du sol, ce sont des roches volcaniques (cristallisation perturbée par refroidissement rapide)." du massif du Combeynot
(2).
N°1
MORET Léon (1946)
Les sources thermo-minérales
Hydrogéologie, Géochimie, Biologie [compte-rendu]
Revue de Géographie Alpine, Année 1946, 34-2 pp. 325-326
d’après le site
Persée
www.persee.fr
N°2
POULAIN Pierre-André (1977)
Les eaux minérales et thermominérales dans le département des Hautes-Alpes
Thèse, université scientifique et médicale de Grenoble
N°3 SARROT-REYNAULD
Jean, POULAIN
Pierre-André et MARÇÉ Adrien (1977)
Tectonique et anomalies géothermiques. Les sources thermominérales des
bordures orientales et méridionales du massif du Pelvoux
Géologie Alpine, t. 53, 1977,
p. 75 82
d’après le site http://geologie-alpine.ujf-grenoble.fr
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